Comment trouver des réponses dans la Bible aux questions du XXIe siècle ?

Comment, dans notre communion mondiale, les ‘Convictions communion’ de la CMM s’expriment-elles localement dans leur magnifique variété ?

L'édition d'octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier explore les raisons pour lesquelles les communautés anabaptistes du monde entier se réunissent pour former la CMM. Dans les articles qui suivent, les auteurs réfléchissent à la question : Comment l’amour du Christ nous motive t-il et nous guide t-il pour aller vers les étrangers dans notre contexte local ?

Comment trouver des réponses dans la Bible aux questions du XXIe siècle ? 

Comment trouver des réponses dans la Bible aux questions du XXIe siècle ? C’est un véritable défi ! Certaines parties du message de la Bible sont très claires, et valides en tous temps. Mais parce que notre monde est en perpétuel changement, certaines questions propres au XXIe siècle nous obligent à en réévaluer d’autres parties. Comment, alors, savoir quand nous accrocher à des convictions antérieures ou quand il est temps de nous ouvrir à de nouvelles idées et pratiques ?

Dans notre église locale, entre 2010 et 2012, nous voulions trouver des réponses à cette question concernant les thèmes de la sexualité et du mariage, et tout particulièrement les rapports sexuels avant le mariage. Ce n’est pas la seule question éthique, et bien sûr, pas la plus importante ! Mais elle concerne toutes les générations, sinon directement, au moins dans la famille plus large (l’Église).

Étudier ensemble la Bible

Nous savions bien que les positions et les opinions des uns et des autres varient beaucoup. Est-ce que chacun devrait simplement faire ce qu’il veut ? Ou alors, la Bible peut-elle indiquer une direction ? Les membres plus âgés espéraient que ce processus amènerait les jeunes à savoir clairement ce qui est juste. D’autres (ou des amis de leur âge), sur qui une stricte discipline ecclésiastique avait été exercée dans le passé, se sont inquiétés, se demandant si cela allait se répéter. Ce processus a donc dû commencer très prudemment. Nous avons été très heureux de voir une centaine de personnes de différentes générations se joindre au processus, faisant confiance au Saint-Esprit pour cette exploration commune. Nous avons procédé par étapes :

  1. D’abord l’étude de la Bible – personnellement et en petits groupes. Un chapitre du livre de Tim Geddert a été très utile All Right Now: ‘Dieu parle par la Bible – pourquoi entendons-nous des choses si différentes ?’
  2. Le premier soir, nous avons parlé de nos espoirs et de nos craintes, d’herméneutique, des changements culturels, et nous avons discuté des étapes prévues. Notre objectif était qu’à la fin de ce processus, nous puissions discerner ensemble ce que nous considérions comme non-négociable, et ce qui était du ressort de la liberté individuelle.
  3. Les deux soirs suivants, nous avons invité un orateur extérieur pour nous aider à avoir une meilleure compréhension des fondements bibliques sur le sexe et le mariage, et leurs implications pour notre mode de vie. Le principal résultat a été que la sexualité doit être ancrée dans une relation d’amour et à vie, caractérisée par l’unité, l’exclusivité et la stabilité.
  4. Le quatrième soir était très important, parce que c’était le moment de découvrir où nous en étions après tout ce qui avait été entendu et dit. Qu’estce qui est important pour nous ? Quels aspects de la sexualité et du mariage sont ouverts à l’interprétation personnelle et quels sont ceux qui regardent la communauté (ce n’est pas seulement une question privée) ?

Pour le savoir, nous avons tracé une ligne et nous avons demandé à chacun de se placer sur cette ligne selon son point de vue. Notre langage corporel exprimait notre volonté de faire face à ceux avec qui nous n’étions pas d’accord ou de nous en détourner. Nous avons encouragé chacun à faire de brèves déclarations, comme « Je suis à cet endroit parce que ... » La plupart d’entre nous faisions face aux autres – malgré les différences d’opinions. Nous formions un large éventail, mais nous nous sommes tous retrouvés sous la croix qui se trouve sur le mur [de l’église].

Unis malgré nos différences

Dans les semaines qui ont suivi, nous avons consigné les idées importantes ; elles ont été discutées à nouveau avec les anciens et les prédicateurs qui n’étaient pas tous d’accord, mais qui étaient unis pour les présenter et en discuter avec la paroisse. Une nette majorité était d’accord et a accepté le document comme guide. Ce n’est pas un document doctrinal. Il n’y a pas de réponses toutes faites à la question : « Jusqu’où un couple amoureux peut-il aller ? » mais il présente un aperçu de notre processus. Quelquefois, des responsables d’autres églises nous demandent ce guide, mais nous ne sommes pas sûrs qu’il soit bon de le faire circuler, parce que le processus est tellement important.

Chaque église locale doit passer elle-même par ce processus. Il ne sert pas à grand-chose d’adapter les résultats des autres sans ce processus. Regardant en arrière, nous avons beaucoup de raisons d’être reconnaissants, mais nous ne voulons pas cacher les expériences douloureuses ; ce mode de transformation dans la vie de l’église a été difficile. Nous n’avons pas vécu ce que nous affirmions. Des personnes ont été blessées, et il y a toujours une certaine tension.

Cela nous maintient humbles, car il est plus facile de parler du côté positif que du côté sombre de la vie. Mais nous faisons l’expérience des deux dans l’église locale. Comme l’affirment les premiers mots des Convictions Communes : ‘Par la grâce de Dieu ...’, nous allons de l’avant, mettant l’accent sur la grande vision du shalom. Riches de cette expérience, nous abordons maintenant un nouveau défi : parler de l’argent, de la richesse et des dons/ offrandes.

Je suis sûr qu’à l’avenir, nous serons confrontés à d’autres questions éthiques. À chaque fois, notre point de départ est la Bible, dont ‘nous reconnaissons [qu’elle] fait autorité pour nous en matière de foi et de vie ; nous l’interprétons ensemble sous la direction de l’Esprit Saint’. Et cela signifie que nous apprenons toute notre vie, que nous n’avons pas toutes les réponses instantanément, mais que nous les cherchons ensemble.

Emanuel Neufeld est pasteur de l’église Evangelische Mennonitengemeinde Schänzli en Muttenz (Suisse).

Cet article est paru pour la première fois dans le numéro octobre 2016 de Courier/Correo/Courrier 

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